Il faut que je vide mon sac…
Depuis samedi 6h30 je n’arrive plus à fermer l’œil.
C’est seulement maintenant [le 10 octobre] que je commence à digérer ce que j’ai enduré, ce que ma famille a vécu pendant 5 heures pendant ce samedi noir…
Quelle terreur !!!
Si seulement cela avait pu n’être qu’un film, si seulement.
Mon ventre qui se tord, des douleurs physiques, une faiblesse générale, maintenant, après ces quelques jours qui semblent une éternité. Comme si ça faisait un an qu’on vivait cette guerre.
Quand je pense à tous les habitants, la fine fleur de la société, que nous avons perdus dans notre petite commune du conseil régional d’Eshkol, combien de héros… je pleure, je pleure sans arrêt.
Je ne peux pas vous décrire avec des mots tout ce que j’ai vécu, ce que nous avons dû traverser jusqu’à ce qu’on puisse s’enfuir de là-bas.
J’ai essayé de raconter, mais ce n’est rien en comparaison de ce que nous avons réellement enduré.
Maintenant, j’essaie de dormir dans un lieu sûr du pays. Je regarde mes petits garçons et je n’arrive pas à croire qu’ils sont près de moi et que nous sommes ensemble. Cela ne va vraiment pas de soi.
À chaque instant resurgissent dans ma tête les moments terribles que ma sœur et mes neveux ont passés avec les terroristes dans leur maison ; et moi, moi j’étais à 200 mètres d’eux et je n’avais aucun moyen de les aider.
C’était le pire moment de ma vie!!
Quel miracle, c’est un véritable miracle que nous avons vécu.
J’espère que ce traumatisme va disparaître le plus vite possible pour moi et pour eux, car nous sommes psychologiquement détruits.
Quand je pense à tous les habitants, la fine fleur de la société, que nous avons perdus dans notre petite commune du conseil régional d’Eshkol, combien de héros… je pleure, je pleure sans arrêt.
Je voudrais souhaiter du courage et de la force à tous les habitants de ma commune dont la vie est menacée en ce moment et je voudrais les serrer très fort dans mes bras : tenez bon pour notre pays et que la liste des morts arrête de s’allonger car nous n’en pouvons plus.
Efrat S.
En photo: la maison de ma sœur après les effroyables combats que ma famille a menés contre le Hamas. Il y a des missiles, des grenades et je ne sais quoi d’autre, à l’intérieur de la maison.